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Tranche de diaporama La bête immonde par Christian Hendrickx Octobre 1998. Michel Fugain se produit à l'Olympia à Paris. Nous assistons à ce concert et directement une chanson m'accroche plus que d'autres, intitulée "La bête immonde". La mélodie et surtout le texte m'interpellent; il est vrai que la voix de Michel Fugain interprète de façon magistrale cette chanson. Le souvenir de cette belle soirée étant inscrit dans ma mémoire, et surtout la chanson dans l'oreille, je pense aussitôt à un diaporama. ![]() D'abord trouver le CD. Un tour à la médiathèque et je trouve le CD, mais il est enregistré en public. Qu'importe, au moins j'aurai le texte... Je le tape à l'ordinateur et puis je le mets dans un tiroir... Novembre 1998, l'automne est bien entamé; j'habite à la campagne où les arbres se dénudent de plus en plus. Les vents sont assez violents et sur une route de campagne où je passe régulièrement une image m'attire, celle d'un arbre sur une colline près d'une potale comme on en découvre régulièrement dans les campagnes. D'emblée je le baptise "La bête immonde". En passant régulièrement devant cet arbre, l'idée se précise et je sais déjà que dans ce futur montage, le symbole sera cet arbre. Un jour de grands vents, les premières prises de vue commencent. J'ai de la chance, le ciel est constamment changeant, passant d'un gris profond à de subites éclaircies, qui donne une ambiance menaçante - tout comme le texte d'ailleurs. Je parcours les campagnes, accompagné de mon fidèle Nikon. Bien sûr, comme d'habitude, cela ne se fera pas en une fois et comme je suis sur place, quand les vents deviennent forts je retourne aux endroits préalablement repérés et je continue mes prises de vues. Voilà déjà un texte avec la musique, quelques images d'ambiance mais je bloque... Le projet retrouve son tiroir et je m'attelle à d'autre diaporamas, à court d'inspiration pour celui-ci. ![]() D'abord chercher un interprète pour la lettre. Le petit ami d'une comédienne dont j'ai plusieurs fois utilisé la voix me donne son accord et nous enregistrons au mois de février. Ce mois-là je commence ma bande-son. Il me faut un fond sonore derrière la voix off. Dans une réunion de "chasseurs de sons" un membre nous fait écouter un enregistrement qui tient son originalité du fait que se sont des roulements de tambours au "soldat inconnu" mais pris avec des minis micros installés sur les branches de lunettes du quidam... conclusion cela donne un son particulier. Ayant demandé une copie de cet enregistrement, aidé du programme Cool Edit Pro je mixe la voix off avec le bruitage des tambours et, pour accentuer le côté dramatique des camps de la mort, j'ajoute du bruitage de vent et des aboiements de chiens. Le début de la chanson qui commence à l'harmonica s'harmonise impeccablement avec ce mixage de voix et de bruitages. Voilà ma bande son terminée. Je peux maintenant continuer les prises de vues. ![]() Très vite je constate que certaines dias couleur ne conviennent pas pour le début du montage et je décide de retourner à Breendonk et de travailler le sujet également en N/B toujours avec le Scala 200. Plusieurs fois je retourne à ce camp. Chaque fois je découvre d'autres éléments, d'autres symboles, d'autres témoignages. Tout en relisant des dizaines de fois le texte de la chanson, d'autres images me viennent à l'esprit et c'est la recherche d'autres symboles... encore une fois la chance va m'aider. Un dimanche je suis averti par les médias d'une manifestation contre le racisme à Bruxelles, la lumière est bonne et je m'y rends pour y faire quelques bobines. Plusieurs éléments serviront au diaporama. Un jour je me trouve à Belfort en Franche-Comté, et en visitant cette belle ville je photographie une fresque qui représente des hommes politique, des intellectuels etc. Encore une fois ces images serviront de symbole au texte. Justement dans la chanson un couplet revient régulièrement "Ô pleure, ma mère la terre, au fond de tes entrailles gronde la bête immonde". Toujours dans ma campagne de cultivateurs, des terrains préparés pour la culture de pommes de terre et d'autres pour celle de chicorée, serviront aux images des couplets. Le puzzle se met en place. Reste à faire des images dans les cimetières militaires ou autres, toujours à la recherche de symboles... que de cimetières visités, d'angles de prises de vue, à l'affût du détail qui fera une troisième image superbe. Tout doucement les images remplissent mes boites et le montage se précise. Reste à faire le montage proprement dit. Comme toujours, ce sont les longues heures passées à la recherche du bon fondu, à trouver la meilleure synchronisation avec la bande son. L'avis des copains, les conseils judicieux aussi. Le montage se termine après des mois de travail (heureusement pas tous les jours) et après les inévitables projections au club, la première de "La Bête immonde" est projetée au Concours fédéral et obtient un 1er prix. La suite fut des apparitions dans de nombreux festivals étrangers. Ainsi se termine la "saga" de ce montage dédié à la non-violence dans le monde. Christian Hendrickx Fiche technique : |