Sommaire


Tranche de vie

Déclics
par Gérard Desroches


Déclics photographiques
C'est à l'âge de 11 ans que s'est produit le premier déclic avec le Foca Sport offert par ma grand'mère; grâce à lui, je suis devenu un peu plus tard le reporter-photographe officiel de la gazette de mon lycée qui a dû publier quelques dizaines de mes oeuvres d'un réalisme social inoubliable (normal, on était voisins de Robert Doisneau) : la vente des petits pains au chocolat à la récré, le face à face entre deux acteurs de la troupe de théâtre, l'inauguration de la statue dans le hall d'entrée, j'en passe et des pires.

Le deuxième déclic fut à 22 ans l'achat de mon premier Nikon (un Nikkormat FTn). Pourquoi Nikon ? Parce que le vendeur avait eu un argument absolument irrésistible : "Nikon is best" (et pourquoi le vendeur a-t-il dit ça en anglais? parce que ça se passait au Canada anglophone). J'ai vite abandonné le noir & blanc qui ne restituait pas assez bien les couleurs de l'été indien pour passer à la diapositive à laquelle je suis resté fidèle.

Déclics diaporamiques
Comment étais-je arrivé là ? Je ne sais plus trop, vraisemblablement par une annonce ou une affiche au Photo club du Val de Bièvres dont j'étais membre. En tous cas, j'étais là : au "Gala de diaporama des PTT de Paris" et ça devait être en 1975. Je ne me rappelle plus du programme mais je me souviens fort bien d'un montage qui a fait "tilt" -- normal, puisque c'était "Pinnball", une histoire de flipper et de boxeur, d'un certain Jean-Paul Petit. Ce fut le premier déclic diaporamique.
Je suis heureux, très heureux, de pouvoir maintenant vous inviter à visionner ce diaporama (qui date en fait de 1976) que Jean-Paul Petit a récemment numérisé (mars 2005); je suis sûr que vous imaginerez sans peine "l'exploit" technique que ça a été de réaliser ce montage avec les moyens de l'époque ! Par ici pour le télécharger (15 Mo).

Après cette découverte, l'achat d'un ensemble Prestinox (deux projecteurs avec un synchronisateur au milieu, le tout dans une grande malette) était censé me permettre de faire des étincelles.
Réalisation d'un montage du genre "L'Egypte, terre de contrastes", convocation d'une floppée d'amis à la maison pour assister à l'apothéose, et crac !, le synchronisateur qui se met en grève. J'allais tout remballer quand l'une des invités, institutrice dans le civil, me somme de faire avancer mes paniers l'un après l'autre et la voilà qui fait des iris avec ses mains et me fait un vrai fondu enchaîné ! Comme quoi l'enseignement mène à tout. Ce fut le deuxième déclic : le diaporama n'est qu'un long fleuve tranquille... parsemé de chutes !

Le troisième déclic eut lieu à Liège, en Belgique, en 1981. Mon premier montage à sortir du cercle familial ("La cigarette", sur une chanson de Jacques Higelin) qui se trouve accepté en festival international "avec satisfaction", dixit le jury (dans lequel il y avait d'ailleurs Claude Vidal et Jacques Denis) ! Et, cette année-là, parmi les auteurs en compétition il y avait des noms comme Ramadier, Muller, Prissette, Plavsa, Pigeon, Guéry, Boucher, Sanch, Bodmer, Mollaret, Deflandre, Campin, Frohnweiler, Coulais, Buffetaud, Jeanroy, Jardi. Je ne sais même pas s'ils étaient présents, je ne les connaissais pas...

Le quatrième déclic, c'est la rencontre de Ricardo Zarate. Elle a eu lieu au festival d'Epinal en 1988 où son premier montage "Tous en boîte" a été primé; comme je lui disais tout le bien que je pensais de ce montage, nous avons naturellement papoté et c'est ainsi que j'ai appris l'existence d'un club de diaporama à Thionville. A 45 km de Luxembourg où je réside, alors que je me croyais le seul diaporamiste du quartier -- il faut que je précise à ce stade que le diaporama au Luxembourg a une excellente réputation puisqu'à peu près à cette époque le président de la Fédération de photographie avait déclaré "Le diaporama, c'est la mort de la belle dia"... ça encourage !
Inutile de dire que c'est avec joie que j'ai rejoint ce club (dont les membres ont ensuite rejoint le Gaphe de Hayange) et qu'une nouvelle ère a commencé pour moi. En 1991, la réalisation du diaporama "Un fait divers" avec Ricardo a été un grand, un très grand moment et nous a valu pas mal de succès dans les concours. Un peu après, un autre diaporama réalisé avec Ricardo ("La vengeance de l'hamadryade") remportait de nombreux prix un peu partout, dont la prestigieuse Coupe de France.

Après avoir pratiqué le diaporama seul dans mon coin pendant une petite dizaine d'années, je ne saurais trop recommander aux auteurs isolés de rejoindre un club : c'est vraiment le jour et la nuit pour progresser !

Voilà donc les principaux déclics qui ont jalonné mon petit chemin de photographe et de diaporamiste. Il y a eu aussi des moments forts comme le lancement de "Vision" avec Claude T. Vidal, la création de mon site internet, la création de ce site "Espace Vision" et le lancement de "Diaporam@Forum" avec Gabriel Mermet, mais c'est un autre sujet...

Gérard Desroches



Sommaire